Mémoire d'encres - Documents signés de Benjamin CONSTANT (1767-1830), homme politique, intellectuel et romancier
Homme politique, intellectuel et romancier, Benjamin Constant est né en 1767 à Lausanne et mort à Paris en 1830. Il est l’auteur d’une œuvre riche, abordant les thèmes de la religion, la politique, l’histoire, la littérature et le théâtre. Il a également écrit des romans dont le plus célèbre, Adolphe. Il incarne la synthèse de plusieurs cultures, allemande, anglaise et française, et se situe à la croisée de deux grands courants de pensée, le Classicisme et le Romantisme.
De 1788 à 1794, il exerce la fonction de chambellan à la cour de Brunswick et s’intéresse à la Révolution française. Il commence alors à écrire Le Cahier rouge (1807).
En 1794, il fait la rencontre de Madame de Staël, déjà célèbre, qui lui offre l’occasion de se révéler intellectuellement et l’aide à s’intégrer socialement. Engagé en politique aux côtés des républicains modérés, il publie plusieurs ouvrages de propagande qui font de lui un théoricien écouté : De la force du gouvernement actuel (1796), Des réactions politiques suivi de Des effets de la Terreur (1797) et Des suites de la contre-révolution de 1660 en Angleterre (1798).
Se méfiant de Bonaparte, dont il pressent l’aspiration au pouvoir personnel, Constant tente de prévenir l’avancée du despotisme et de l’arbitraire. Exclu du Tribunat en 1802, il quitte la France pour la Suisse puis l’Allemagne. Jusqu’en 1814, il partagera l’ostracisme qui frappe Mme de Staël.
En 1803 et 1806, il achève deux importants traités politiques qui fixent sa doctrine libérale Principes de politique et publie Amélie et Germaine (1803). En 1806, il débute la rédaction d’Adolphe, où il exprimera la difficulté du choix amoureux et l’angoisse qui en naît ; il sera suivi de Cécile (1810).
En 1813, la chute de l’Empereur l’autorise à revenir sur la scène politique. Il est élu député en 1819 et le restera jusqu’à sa mort, se posant en chef de file de l’opposition libérale, « Les Indépendants ». À ce titre il se fera le défenseur du régime parlementaire et du respect des libertés individuelles.
Il collabore à plusieurs supports de presse et publie de nombreux ouvrages de théorie politique : Cours de politique constitutionnelle (1818), Mémoires sur les Cent-Jours (1820), De la Religion (1824-1831) etc.
Malgré une santé fragile, des ennuis financiers et plusieurs procès, ses prises de position lui garantiront popularité et estime de la jeunesse.