Mémoire d'encres - Documents signés d'Emmanuel de GROUCHY (1766-1847), général de la Révolution et maréchal d'Empire
Général de la Révolution et de l’Empire, maréchal d’Empire en 1815, comte de l’Empire, grand aigle de la Légion d’honneur et pair de France, le marquis Emmanuel de Grouchy, est né en 1766 à Paris et mort en 1847 à Saint-Étienne. Il compte parmi les fidèles de l’Empereur et, brillant officier de cavalerie, participe aux grandes batailles de la Révolution et à la plupart des campagnes napoléoniennes. L’histoire a néanmoins retenu son nom comme celui du « retardataire de Waterloo » lorsque, parti poursuivre Blücher avec 33 000 hommes, l’armée française l’attend en vain pendant toute la journée du 18 juin 1815, alors que la présence de ses hommes aurait pu inverser le cours de la bataille.
Grouchy est issu d’une famille normande d’ancienne noblesse. Il est par sa mère, le neveu de deux nobles de robe ayant joué un rôle important sous Louis XVI : Emmanuel Fréteau de Saint-Just, son parrain, et le président Dupaty. L’une des sœurs épousera le marquis de Condorcet et l’autre, Pierre Jean Georges Cabanis
En 1781, sous la Monarchie, il est promu lieutenant d’artillerie et, en 1782, capitaine de cavalerie lorsqu’éclate la Révolution. Le jeune officier adhère aux idées des révolutionnaires et démissionne de son poste dans l’armée royale. En 1791, face à la menace des coalisés sur la France, Grouchy décide de reprendre du service et, en 1792, est fait colonel de hussards au sein de l’armée du Centre. Il intègre l’armée des Alpes puis, comme chef d’Etat-major du général Hoche, se fait remarquer lors des guerres de Vendée.
En 1796, il suit Hoche lors de l’expédition menée en Irlande pour soutenir les rebelles contre le Royaume-Uni ; mais une violente tempête empêchera les forces révolutionnaires de débarquer. En 1799, sous les ordres du général Moreau, Grouchy est présent à la défaite de Novi, où il est blessé, puis fait prisonnier. Après un an de captivité, il est affecté dans l’armée de réserve et participe à la victoire de Moreau à Hohenlinden.
Sous l’Empire, un temps disgracié par Napoléon pour avoir été impliqué avec Moreau dans un complot visant le Premier Consul, il revient dans les grâces de l’Empereur et participe à la campagne d’Autriche en s’illustrant à Iéna. En 1807, il participe à la bataille d’Eylau et prend part à la fameuse charge des 80 escadrons ; il s’illustre quelques mois plus tard avec ses cavaliers à la bataille de Friedland.
En 1808, il reçoit le titre de comte d’Empire puis est affecté en Espagne, comme Gouverneur de Madrid. Il y réprime l’insurrection madrilène du 2 mai avec les soldats de Murat, puis combat à Wagram.
En 1812, Il participe à la campagne de Russie dans les rangs d’Eugène de Beauharnais. Il est blessé à la bataille de la Moskowa, puis dirige l’escadron sacré qui regroupe tous les officiers valides en charge de la protection de l’Empereur.
Après s’être un temps retiré sur ses terres, il revient comme commandant en chef de la cavalerie de la Grande Armée lors de la campagne de France, où il est grièvement blessé.
En 1815, il se rallie à Napoléon, de retour de l’ile d’Elbe et est fait maréchal de France le 15 avril. Il sera le dernier nommé des maréchaux.
Proscrit par le roi à la Seconde Restauration, Grouchy s’exile aux États-Unis. Il ne revient en France qu’en 1821 et s’éteint sous la monarchie de Juillet.