Mémoire d'encres - Documents signés de Sonia DELAUNAY (1885-1979), peintre et créatrice de mode
Peintre, créatrice de mode et céramiste, Sonia Delaunay naît Sarah Stern en 1885 à Gradijsk (Ukraine) et meurt en 1979 à Paris. Elle nous a laissé une œuvre variée : peintures sur toile, panneaux décoratifs, mais aussi tissus imprimés, livres d’artistes et créations de haute couture. Avec son mari, elle inaugure un mouvement d’avant-garde, l’Orphisme.
C’est à Saint-Pétersbourg que son oncle fait son éducation dans un univers artistique et musical aisé ; elle apprend le français, l’allemand et découvre l’Impressionnisme.
En 1903, elle rejoint l’Académie des Beaux-Arts de Karlsruhe, s’initie au dessin, puis s’installe à Paris (1905) pour y produire ses premières créations inspirées des courants fauviste et post-impressionniste (Portrait de Philomène, 1907). Elle entre à l’Académie de la Palette à Montparnasse et est proche des milieux littéraires et artistiques.
En 1909, après un premier mariage avec le galériste allemand Wihelm Uhde, elle rencontre Robert Delaunay, qu’elle épouse en 1910.
Leur entente est parfaite, y compris du point de vue leur projet artistique, qui aboutit à la conception d’un courant pictural nouveau dès 1911, caractérisé par l’utilisation de couleurs vives et de formes géométriques nées du cubisme ; Guillaume Apollinaire le nommera l’Orphisme (Le Bal Bullier, 1913).
En 1912 , Sonia Delaunay réalise pour Blaise Cendrars une reliure peinte pour son ouvrage La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, suivront d’autres créations : Le Boulevard Saint-Michel (1913), Prismes électriques (1914), Flamenco Dancer (1916) et Portugese Still Life (1916).
Sonia Delaunay s’intéresse également à d’autres modes d’expression et expérimente les supports les plus variés : tableaux, projets d’affiches, vêtements, reliures, objets domestiques, et aborde la création d’objets décoratifs selon les mêmes principes esthétiques. Elle réalise avec son mari plusieurs créations en coopération avec Diaghilev et se lie d’amitié avec la “bande à Delaunay” où figurent entre autres Tristan Tzara et Philippe Soupault.
En 1946, après le décès de Robert Delaunay (1941), elle s’oriente vers l’art abstrait et participe au Salon des Réalités Nouvelles et expose avec le groupe Art Concret.
En 1964, son œuvre lui vaut le privilège d’être la première femme honorée d’une rétrospective et d’une exposition au Musée du Louvre de son vivant.