Mémoire d'encres - Documents autographes signés d'Alfred CORTOT (1877-1962), pianiste, chef d'orchestre et professeur
Pianiste, chef d’orchestre et professeur de musique, Alfred Cortot est né à Nyon en 1877 et mort à Lausanne, en 1962. Pianiste virtuose, il est l’un des fondateurs de l’École Normale de Musique de Paris.
Issu d’une famille d’origine modeste, qui va se sacrifier pour son éducation musicale, Alfred Cortot entre en 1887 au Conservatoire de Paris dans la classe d’Émile Decombes et remporte le premier prix, à l’unanimité, en 1896. Il suivra ensuite l’enseignement de Louis Diémer avec qui il travaillera les Études de Chopin.
Après une expérience écourtée de chef d’orchestre, il fonde en 1905, avec Pablo Casals et Jacques Thibaud, un trio de musique de chambre qui rencontre un succès international. Il se lie d’amitié avec Gabriel Fauré dont il interprètera les Nocturnes n°7 et n°9.
Alfred Cortot se consacrera également à l’enseignement et sera nommé professeur de la classe féminine du Conservatoire de Paris.
En 1914, il interrompt sa carrière pianistique pour se consacrer à des actions patriotiques en organisant des concerts pour les soldats du front et de l’arrière et, en 1916, prend la tête d’un service de propagande artistique auprès des pays alliés et neutres.
Pendant l’entre-deux guerres, la carrière d’Alfred Cortot connaît son apogée ; il multiplie enregistrements, conférences et publications et devient le symbole du rayonnement culturel de la France. Il publie La Musique française de piano (1932) et s’attache à mettre en valeur le répertoire français à travers les œuvres de Claude Debussy, Maurice Ravel, Vincent d’Indy, César Franck, Camille Saint-Saëns ou du Groupe des Six (Germaine Tailleferre, Francis Poulenc, Darius Milhaud, Georges Auric, Arthur Honegger et Louis Durey).
En 1919, il fonde avec Auguste Mangeot l’École Normale de Musique qui accueillera avant tout des élèves étrangers et où enseigneront, entre autres, Paul Dukas et Nadia Boulanger.
En 1939, Cortot annule tous ses engagements pour coordonner les activités culturelles dans le but d’apporter distraction et réconfort aux soldats. Il occupera ensuite différents postes sous le régime de Vichy, notamment comme chargé de mission au Secrétariat général des Beaux-Arts pour l’enseignement musical, puis en 1942, comme ministre secrétaire d’État à l’Éducation nationale dans le gouvernement Laval.
Le rôle d’Alfred Cortot et son niveau d’implication pendant cette période feront l’objet de controverses qui aboutiront à un procès à la Libération et terniront durablement sa réputation. Après le procès, Alfred Cortot reprendra sa carrière en 1946, mais cette polémique le poursuivra jusqu’à la fin de sa vie.