Mémoire d'encres autographe de Péguy

Mémoire d'encres - Documents signés de Charles PÉGUY (1873-1914), poète, écrivain et essayiste

Poète, écrivain et essayiste, Charles Péguy naît en 1873 à Orléans et meurt en 1914 à Villeroy. Il est un intellectuel engagé, tout à la fois croyant et anticlérical, et prône l’amour entre les hommes. Parmi ses œuvres majeures, on trouve Notre jeunesse et L’Argent.

D’origine modeste, brillant élève, il obtient une bourse qui lui permet d’entrer au lycée et est reçu en 1894 à l’École Normale Supérieure, où il suit notamment l’enseignement de Romain Rolland et d’Henri Bergson. Lucien Herr, le bibliothécaire de l’E.N.S., relaie auprès des étudiants les idées de Jean Jaurès, Péguy devient membre du Parti socialiste en 1895.

En 1894, il se range du côté des défenseurs de Dreyfus ; en congé de l’E.N.S. à sa demande l’année suivante, il se consacre à sa première grande œuvre : Une vie de Jeanne d’Arc. Peu de temps après, dans un texte intitulé Marcel : premiers dialogues de la cité harmonieuse (1898), il exprime l’essence de son socialisme.

Encouragé par Lucien Herr, il s’associe à d’autres camarades, parmi lesquels Léon Blum, pour fonder une maison d’édition socialiste, la Société Nouvelle de Librairie et d’Édition. N’acceptant pas les nouvelles orientations prises par le parti socialiste de Jaurès, Péguy entre toutefois en opposition avec ses anciens camarades.

En 1900, Charles Péguy fera vivre son socialisme à travers une revue : les Cahiers de la Quinzaine dans laquelle il publie ses écrits, mais aussi ceux de jeunes auteurs montants. Péguy y dénonce les dérives du socialisme et s’attaque aux dysfonctionnements du monde moderne. Romain Rolland fait publier dans la revue son roman Jean-Christophe ; Daniel Halévy, André Suarès et les frères Tharaud y contribuent également.

En 1905, Péguy publie Notre patrie, sur le danger allemand et la menace de guerre, Notre jeunesse (1910), dans lequel il oppose mystique et politique et son essai le plus célèbre, L’Argent (1913).

En 1907, il revient au catholicisme, même s’il est non pratiquant, et publie des œuvres poétiques : Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc (1910), Le Porche du mystère de la deuxième vertu (1911), Le Mystère des Saints-innocents (1911) et Ève (1914).

En 1914, lieutenant de réserve, Charles Péguy part en campagne dès la mobilisation en août 1914. Il décède au mois de septembre, d’une balle au front.