Georges Clemenceau autographe

Mémoire d'encres - Documents signés de Georges CLEMENCEAU (1841-1929), homme d'État

Homme d’État, Georges Clemenceau est né en 1841 à Mouilleron-en-Pareds et mort à Paris en 1929. Figure majeure de la IIIe République, il est président du Conseil de 1906 à 1909, puis de 1917 à 1920, ministre de l’Intérieur de 1906 à 1909 et ministre de la Guerre de 1917 à 1920. Surnommé “Le Tigre” puis “Le Père la Victoire” à l’Armistice, son action pendant la Première Guerre mondiale lui confère une grande notoriété.

De 1858 à 1865, Clemenceau poursuit des études de médecine à Nantes, puis à Paris où il côtoie Émile Zola et fait la connaissance de Claude Monet, dont il restera un ami proche. Son doctorat en poche, il part pour l’Angleterre puis les États-Unis, où il donne des cours d’équitation et de français dans un collège pour jeunes filles ; il y fait la rencontre de Mary Plummer, qu’il épouse en 1869.

En 1870, de retour en France, Clemenceau assiste à la chute de Napoléon III et à la proclamation de la IIIe République ; il devient maire du 18ème arrondissement de Paris et obtient un mandat de député républicain radical.

En 1871, ses prises de positions pendant la période de la Commune de Paris l’obligent à démissionner de son mandat de député, qu’il retrouve toutefois dès 1876 dans la circonscription de la Seine ; Clemenceau prend alors la tête du groupe des radicaux et de l’extrême gauche et lutte pour l’amnistie des communards, aux côtés de Raspail et de Victor Hugo.

En 1882, son action contribue à la chute du ministère de Léon Gambetta, remplacé par le cabinet Freycinet, et à sa démission en 1885 lorsque Clemenceau s’oppose à la politique coloniale de Jules Ferry, suite à l’affaire du Tonkin. Il gagne le surnom de “tombeur de ministères”.

Éclaboussé dans le scandale de Panama, figurant parmi les parlementaires soupçonnés de corruption par Ferdinand de Lesseps, Clemenceau est discrédité. Battu aux élections de 1893, il ne se représente pas au scrutin de 1898.

Clemenceau se tourne alors un temps vers le journalisme et publie en 1898, dans L’Aurore, le célèbre J’accuse, dont il souffle le titre à Émile Zola. En 1902, revenu sur le devant de la scène politique grâce à l’affaire Dreyfus, il est élu sénateur du Var et défend avec ferveur la loi de séparation de l’Église et de l’État.

En 1906, il est nommé ministre de l’Intérieur et président du Conseil. Clemenceau réprime alors avec force plusieurs mouvements sociaux, ce qui lui vaut le surnom de “premier flic de France”.

En novembre 1917, le président Raymond Poincaré le nomme ministre de la Guerre. “Le Tigre” fait alors le choix de la poursuite et de l’intensification de la guerre contre l’Allemagne et procède à l’arrestation de Joseph Caillaux et Louis Malvy, partisans d’une paix négociée. En 1918, il est chargé des négociations du traité de Versailles préparé par les vainqueurs. Il est élu à l’Académie française quelques jours plus tard.

En 1920, alors qu’il vise la présidence de la République, les parlementaires lui préfèrent Paul Deschanel. Cette déception marque la fin de sa carrière politique.