Mémoire d'encres - Documents signés de Gertrude STEIN (1874-1946), collectionneuse d'art et écrivain
Collectionneuse d’art, poète et écrivain féministe, Gertrude Stein naît aux États-Unis en 1874 à Allegheny West et meurt en 1946 à Paris. Elle est une figure emblématique de l’avant-garde américaine de la vie artistique pendant l’entre-deux-guerres et favorisera le développement de la littérature et de l’art modernes. Comme collectionneuse, elle contribue à la diffusion du cubisme et à la notoriété de peintres de premier plan : Picasso, Matisse ou Cezanne notamment. Ses principales œuvres littéraires sont The Making of the Americans et une Autobiography of Alice B. Toklas.
Née en Pennsylvanie, Gertrude est la benjamine d’une famille de cinq enfants. À l’âge de quatre ans, elle suit sa famille à Vienne et Paris, puis revient vivre à Oakland, en Californie, où son père fait fortune dans l’immobilier et les tramways.
De 1893 à 1897, elle étudie au Radcliffe College, alors annexe de Harvard, puis rejoint l’université Johns-Hopkins. En 1897, elle étudie l’embryologie au Marine Biological Laboratory et obtient son bachelor magna cum laude de Radcliffe en 1898.
En 1904, elle rejoint son frère Leo arrivé à Paris un an plus tôt ; suivront l’aîné de la fratrie, Michael, et son épouse Sarah. Attirés par l’effervescence artistique du quartier de Montparnasse, Gertrude et Leo commencent à fréquenter des galeristes et à collectionner les œuvres d’art. Leo fait l’acquisition de deux tableaux de Matisse : la Femme au chapeau puis le Bonheur de vivre, qui sera considérée comme l’acte fondateur de la collection Stein. Entre 1905 et 1920, près de 600 tableaux vont passer entre leurs mains, pour constituer l’une des plus importante collection de la jeune génération de l’École de Paris. Gertrude Stein défend l’art moderne, notamment les cubistes et Picasso (Portrait de Gertrude Stein par Picasso, 1906) ; elle côtoie également le marchand d’art Henri-Pierre Roché et Francis Picabia.
L’appartement des Stein au 27 rue de Fleurus devient un lieu de rencontre pour l’avant-garde du monde entier et accueille chaque samedi le Tout-Paris artistique comme les étrangers de passage, notamment américains.
En 1913, Gertrude et Leo Stein mettent un terme à dix ans de collaboration et de cohabitation et se partagent leur importante collection. En 1925, elle publie The Making of Americans, puis en 1933, son œuvre la plus connue The Autobiography of Alice B. Toklas, rencontrée en 1907 et avec qui elle partagera sa vie.
En 1938, Gertrude Stein quitte la rue de Fleurus pour s’installer au 5, rue Christine puis se réfugie pendant l’occupation avec sa compagne Alice B. Toklas, également juive américaine, en zone libre à Bilignin (Belley, Ain). Elle évoque cette période dans Paris France (1941) et Les Guerres que j’ai vues (1947).
Après-guerre, elle poursuit sa collection centrée sur les œuvres de Juan Gris, Balthus et Picabia.