Autographe de Jehan Rictus

Mémoire d'encres - Documents autographes signés de Jehan RICTUS (1867-1933), poète

Le poète, Jehan Rictus naît Gabriel Randon à Boulogne-sur-mer en 1867 et meurt à Paris en 1933. Il est passé à la postérité pour ses œuvres composées en langue populaire ; ses poèmes se trouvent principalement réunis dans deux ouvrages : Les soliloques du pauvre et Le cœur populaire.

Après avoir abandonné l’école à 13 ans, suite à une relation difficile avec sa mère, il quitte le domicile familial et se retrouve livré à lui-même à l’âge de 16 ans. Il exerce divers petits métiers, hébergé par ses amis, il fréquente les artistes et les anarchistes de Montmartre et commence à écrire des poèmes dans Le Mirliton d’Aristide Bruant (1887).

En 1889, errant dans Paris en plein hiver, il sonne chez José-Maria de Heredia qui le fait entrer à l’hôpital Lariboisière où il sera gardé deux mois, puis lui trouve un poste dans l’administration, qu’il abandonne rapidement. Pendant les années suivantes, il s’essaie au journalisme et à la poésie, sans plus de succès.

En 1895, il débute l’écriture de ses Soliloques et récite ses poèmes au cabaret des Quat’z-Arts, boulevard de Clichy, il prend alors le pseudonyme de Jehan Rictus. Son poème L’Hiver reçoit les encouragements de Stéphane Mallarmé.

Son premier recueil, Les Soliloques du pauvre est publié en 1897, à l’aide d’une souscription ; il est ensuite édité au Mercure de France. Jean Rictus se produit comme chansonnier au Chat noir et enchaîne les cabarets de Montmartre jusqu’en 1901.

En 1898, Jehan Rictus commence à tenir son Journal quotidien et publie DoléancesNouveaux soliloques qui aura peu de succès, suivront ses Cantilènes du malheur (1902) ; faute de se renouveler, ses apparitions dans les cabarets se font rares. Léon Bloy fait toutefois son éloge dans Le dernier poète catholique : Jehan Rictus du brasero nocturne dans Les dernières colonnes de l’Église (1903).

En 1906, il publie son unique roman Fil de fer dans lequel il évoque son enfance ; son poème Les petites baraques est publié par Georges Clemenceau dans L’Aurore.

En 1910, après une traversée du désert, la revue Comœdia publie plusieurs de ses poèmes, dont le poème-roman Pauvre Julien, puis en 1913, Conseils, poème sur lequel il travaillait depuis plusieurs années.

En 1914, paraît son recueil Le cœur populaire ; pendant la Première Guerre mondiale, sa poésie devient très populaire parmi les « poilus ».

En 1930, Jehan Rictus connaît un sursaut de popularité grâce à son amie la romancière Jeanne Landre, qui publie Les soliloques du pauvre de Jehan Rictus.

En 1931, il enregistre cinq de ses textes en trois 78-tours et participe à plusieurs émissions de radio.