Mémoire d'encres - Autographes Louis-Napoléon Bonaparte

Mémoire d'encres - Documents signés de Louis-Napoléon BONAPARTE (1856-1879), prince impérial

Le Prince Impérial, Napoléon Eugène Louis Jean Joseph Bonaparte, dit Louis-Napoléon, est né en 1856 à Paris et meurt en 1879 en pays zoulou, actuelle Afrique du Sud. Fils unique de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie, parfois désigné sous le nom de « Napoléon IV » et surnommé « Loulou », il est tué durant la guerre anglo-zouloue après s’être engagé dans les troupes britanniques.

En 1856, le Prince Impérial naît alors que le Second Empire est en plein âge d’or, baptisé en grande pompe à Notre-Dame de Paris, avec pour parrain le pape Pie IX, et pour marraine la reine Joséphine de Suède, petite-fille de l’impératrice Joséphine. Très jeune, il assiste aux cérémonies officielles ; pour son treizième anniversaire, il est promu sous-lieutenant et peut désormais revêtir l’uniforme d’officier.

En 1870, lorsqu’éclate la guerre franco-prussienne, alors âgé de 14 ans, il accompagne l’empereur qui prend la tête des troupes. Le 2 août 1870, le jeune prince reçoit le baptême du feu à la bataille de Sarrebruck, puis suit son père à Metz, Rethel et Tourteron.

Après la défaite de Sedan et la proclamation de la IIIe République le 4 septembre 1870, le prince se réfugie en Belgique d’où il apprendra la défaite des Français, la captivité de Napoléon III, la fuite de l’impératrice et la chute de l’Empire. En septembre 1870, le prince emménage avec sa mère à Camden Place, une petite propriété située près de Londres. Le 28 janvier 1871, l’armistice est signé avec l’Allemagne et le 20 mars l’empereur déchu arrive à Douvres. En novembre 1872, le prince est admis à l’Académie militaire royale de Woolwich, il se destine à l’artillerie, arme où débuta son illustre grand-oncle.

Louis atteint sa majorité en 1874, un an après la mort de Napoléon III, et est désormais héritier de la dynastie ; il prend alors le nom de Napoléon. Ses partisans souhaitent que le nouveau Napoléon quitte l’uniforme anglais pour se consacrer à ses devoirs de prétendant officiel. Mais le prince préfère achever ses études : il devient officier d’artillerie (1875) et complète sa formation en droit et en économie afin de préparer son retour en politique.

En février 1879, le Royaume-Uni apprend la défaite d’Isandhlwana : le pays s’arme et prépare la contre-attaque. Le Prince Impérial adresse une demande au duc de Cambridge, ministre de la Guerre, pour obtenir son incorporation aux troupes britanniques d’Afrique australe et participer au combat, avec ses camarades de Woolwich. L’Impératrice Eugénie cède à son insistance, à contrecœur. Le 27 février 1879, le prince quitte Chislehurst et embarque pour l’Afrique. Placé sous le commandement du général lord Chelmsford, il désire devenir un Bonaparte sur le champ de bataille.

Le Prince Impérial meurt pour la Grande-Bretagne, en Afrique du Sud, le 1er juin 1879 en ayant motivé son départ par ces mots : « Quand j’aurai fait voir que je sais exposer ma vie pour un pays qui n’est pas le mien, on ne doutera plus que je sache la risquer mieux encore pour ma patrie ! ». En France, la nouvelle de sa mort suscite la stupeur. D’après Ernest Renan, l’émotion est vive « dans toutes les classes de la société, surtout dans les classes populaires ».