Mémoire d'encres - Anna de Noailles

Mémoire d'encres - Documents autographes signés d'Anna de NOAILLES (1876-1933), poètesse et romancière

Poétesse et romancière d’origine gréco-roumaine, Anna de Noailles, née princesse Bibesco Bassabara Brâncova, voit le jour à Paris en 1876 et meurt en 1933 dans la même ville. Elle fut la première femme commandeur de la Légion d’honneur et la première femme reçue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Personnalité influente de la vie littéraire et mondaine parisienne du début du XXe siècle, elle publie trois romans, une autobiographie et de nombreux recueils de poésie.

Instruite par des précepteurs dans le foyer familial, elle parle l’anglais et l’allemand en plus du français, du roumain et du grec et reçoit une éducation tournée vers les arts, particulièrement la musique et la poésie. La famille passe l’hiver à Paris et le reste de l’année dans sa propriété, la Villa Bessaraba à Amphion, près d’Évian sur la rive française du lac Léman.

En 1897, elle épouse à 19 ans le comte Mathieu de Noailles (1873-1942). Le couple évolue dans les milieux huppés de société parisienne.

En 1901, Anna de Noailles publie son premier recueil, Le Cœur innombrable, couronné par l’Académie française, suivront les recueils L’Ombre des jours (1902) et La Nouvelle espérance (1903).

Anna de Noailles fait partie du cercle intime de Marcel Proust ; à Paris, avenue Hoche, elle tient un salon fréquenté par de nombreux intellectuels : André Gide, Paul Claudel, Colette ou encore Georges Clemenceau, ainsi que Maurice Barrès avec lequel elle entretiendra une relation singulière et une correspondance nourrie pendant une vingtaine d’années.

En 1904, elle publie son roman Le Visage émerveillé et, avec d’autres femmes, dont Julia Daudet et Judith Gautier, elle crée le prix Vie Heureuse, issu de la revue du même nom, qui deviendra en 1920 le prix Femina, récompensant la meilleure œuvre française écrite en prose ou en poésie.

En 1923, Anna de Noailles publie Les Innocentes, ou la Sagesse des femmes, puis un recueil de proses poétiques : Exactitudes (1930) et une autobiographie couvrant son enfance et son adolescence : Le Livre de ma vie (1932).

Anna de Noailles a inspiré de nombreux peintres, tels Antonio de la Gandara, Kees van Dongen, Jacques-Émile Blanche ou Philip Alexius de Laszlo. En 1906, elle est le modèle pour un buste en marbre d’Auguste Rodin, aujourd’hui exposé au Musée Rodin.