Mémoire d'encres - Documents signés de Charles de GAULLE (1890-1970), militaire, homme d'État
Militaire et homme d’État, Charles de Gaulle naît en 1890 à Lille et meurt à Colombey-les-Deux-Églises en 1970. Le général de Gaulle a été le chef de La France Libre pendant la Seconde Guerre mondiale et le fondateur de la Ve République. Il fit face à trois crises majeures de l’Histoire récente : la Seconde Guerre mondiale, la guerre d’Algérie et les événements de Mai 68.
En 1908, Charles de Gaulle entre à Saint-Cyr, choisit l’infanterie et est affecté à Arras, au 33e RI commandé par le colonel Pétain. Pendant la Première Guerre mondiale, capitaine à Douaumont, il est fait prisonnier et reste deux ans en Bavière.
Devenu général, il est nommé Sous-secrétaire d’État à la Défense par le président Reynaud et rencontrera à ce titre Winston Churchill. Opposé à la signature d’un armistice, de Gaulle entre en dissidence le 17 juin 1940 et enjoint ses compatriotes à poursuivre la lutte et à le rejoindre par son célèbre Appel du 18 juin, diffusé par la BBC et qui marque la naissance de La France Libre.
À partir de 1942, de Gaulle organise le Comité National de la Résistance (CNR) afin de coordonner la lutte contre l’occupant, contre Vichy et pour la libération du territoire national. Jean Moulin en devient le premier président et sera exécuté en juillet 1943.
De Gaulle prend la tête d’un gouvernement en exil, le Comité National Français, qui deviendra le Comité Français de la Libération Nationale (CFLN, juin 1943). Un an plus tard, il devient le président du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF).
En juin 1946, il expose dans le discours de Bayeux un projet constitutionnel qui préfigure ce que sera la constitution de la Ve République. De Gaulle n’est cependant pas suivi par les électeurs et, se trouvant dès lors dans l’opposition, lance le Rassemblement du Peuple Français (RPF, 1947), dont les succès resteront cependant mitigés. Son activité est mise en sommeil (1953) et commence pour lui « la traversée du désert » : de Gaulle se retire à Colombey-les-Deux-Églises, fait quelques voyages et rédige ses Mémoires de guerre (1954-59).
En 1954, victime de l’instabilité ministérielle et impuissante face à la guerre d’Algérie, la IVe République traverse une crise majeure. En mai 1958, un comité de vigilance appelle à manifester contre le FLN à Alger et le général Salan lance un appel au général de Gaulle. Le 29 mai, le président Coty, fait appel « au plus illustre des Français ». Le général de Gaulle devient ainsi le dernier président du Conseil de la IVe République.
Le 28 septembre 1958, une nouvelle constitution est approuvée par référendum, en janvier 1959, Charles de Gaulle devient le 1er Président de la Ve République ; il défendra une politique d’indépendance, tant vis à vis de l’URSS que des États-Unis et dotera la France d’un programme spatial et de la force de frappe nucléaire.
Dans le contexte de forte croissance des « Trente Glorieuses », la contestation s’installe, notamment dans les milieux étudiants, à partir de mars 1968, puis dans le monde syndical qui profite de ce contexte pour lancer un appel à la grève générale. Pour de Gaulle, l’État doit rétablir l’ordre contre “ la chienlit ”, le désordre et la menace du totalitarisme. Pour André Malraux, son ministre des Affaires culturelles, il s’agit d’une « crise de civilisation ». Les accords de Grenelle ne suffiront pas à apaiser les tensions et la dissolution de l’Assemblée nationale est prononcée. Le lien unissant le peuple de France et le Général est dès lors altéré.
Le 27 avril 1969, de Gaulle soumet aux français un projet sur la régionalisation et la réforme du Sénat, qui aura valeur de test. Le résultat du référendum lui est défavorable, fidèle à sa parole et respectueux de la souveraineté populaire, de Gaulle démissionne.
Le général de Gaulle se retire dans sa résidence de La Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises et s’abstient de toute prise de position publique, il reçoit quelques fidèles et poursuit l’écriture de ses Mémoires d’espoir. Il s’éteint le 9 novembre 1970, succombant à une rupture d’anévrisme.