Autographe de Rouget de Lisle

Mémoire d'encres - Documents signés de Claude Joseph ROUGET DE LISLE (1760-1836), officier et poète

Officier, poète et auteur dramatique, célèbre auteur de l’hymne national, La Marseillaise, Claude Joseph Rouget de Lisle est né en 1760 à Lons-le-Saunier et meurt en 1836 à Choisy-le-Roi. Révolutionnaire modéré, il est sauvé de la Terreur grâce au succès de son chant. Auteur de quelques romans et opéras, il vivra dans une situation précaire sous l’Empire et la Restauration.

Issu d’une famille de petits notables, après six années à l’École militaire, il termine ses études au corps royal du Génie et en sort en 1784 avec le grade d’aspirant-lieutenant en second. Il poursuit ensuite sa carrière sous la Révolution pour terminer capitaine en 1791.

En poste à Strasbourg en 1791, il compose plusieurs chants patriotiques à la demande de son maire, le baron Philippe-Frédéric de Dietrich, notamment l’Hymne à la Liberté mis en musique par Ignace Pleyel pour la fête de la Constitution.

À l’occasion d’une réception organisée le 24 avril 1792 en l’honneur des officiers de la garnison de Strasbourg, le baron de Dietrich lui demande de créer un chant patriotique pour rendre hommage aux soldats. Rouget de Lisle écrit alors les paroles et compose la musique d’un Chant de guerre pour l’armée du Rhin dédié au maréchal Lukner.

En juillet 1792, lors de l’invasion des armées coalisées, l’Assemblée déclare la « patrie en danger » et les fédérés des provinces gagnent alors Paris pour participer à la défense de la Patrie. Le chant de Rouget de Lisle, encore intitulé Chant de guerre pour l’Armée du Rhin, est entonné par le bataillon des marseillais lors de leur marche vers Paris et devient ainsi la Marche des Marseillois, puis La Marseillaise. Son succès est tel qu’il devient « chant national » en 1795 puis est proclamé hymne national de la République française en 1879, sous la IIIe République.

En juin 1792, Rouget de Lisle quitte Strasbourg et dirige la forteresse de Huningue mais le 10 août 1792, il est destitué de ses fonctions de capitaine par Lazare Carnot pour avoir protesté contre l’internement de Louis XVI après la prise des Tuileries. Sous la Terreur, Rouget de Lisle est incarcéré mais échappe à la guillotine. Il écrit alors son Hymne dithyrambique sur la conspiration de Robespierre et la Révolution du 9 thermidor célébrant la chute de Robespierre.

En octobre 1795, il participe aux côtés de Bonaparte à la défense de la Convention puis, après un passage à l’armée de l’Ouest, démissionne le 9 avril 1796. Après le 18 Brumaire, il s’opposera toutefois à Bonaparte.

En 1814, sous la Restauration, Rouget de Lisle écrit un hymne royaliste, Vive le Roi ! et sous le Premier Empire, dirige une entreprise de fournitures de vivres auprès des armées. Il poursuit ensuite son activité littéraire par des travaux alimentaires et vit dans une situation précaire. En 1825 il publie Chants français.

Il termine sa vie dans une situation difficile, Louis Philippe lui accorde une petite pension viagère en 1830. Inhumé à Choisy-le-Roi, Raymond Poincaré décide en 1915 le transfert de son corps au Panthéon mais ses cendres sont de fait transportées aux Invalides.