
Mémoire d'encres - Documents signés de François-Vincent RASPAIL (1794-1878), chimiste, botaniste et homme politique
Chimiste, botaniste et homme politique, François-Vincent Raspail naît en 1794 à Carpentras et meurt en 1878 à Arcueil. Il défend le principe d’une médecine populaire, le système Raspail, décrié par certains mais reconnu par d’autres comme pratique de vulgarisation de la médecine reposant sur l’hygiène et une éducation populaire à la santé, théorisée dans son Manuel annuaire de la santé, ouvrage publié tous les ans à partir de 1845. Il mène simultanément une carrière scientifique et politique, célèbre pour avoir sauvé l’accusée Marie Lafarge, en 1840, lorsque, expert de la défense, il affirme au procès que la présence d’arsenic dans un corps n’est pas nécessairement due au poison. Gustave Flaubert mentionne Raspail dans Bouvard et Pécuchet, ainsi que dans Madame Bovary, il aurait également servi de modèle au Docteur Knock de Jules Romain.
Après des études secondaires à Avignon, François-Vincent Raspail débute des études de droit, puis de sciences naturelles à Paris en 1816.
En 1821, il devient membre de la société secrète révolutionnaire de la Charbonnerie française et sera condamné à plusieurs reprises pour ses activités républicaines. Sous la monarchie de Juillet, il participe aux journées révolutionnaires de 1830 et milite au sein de clubs républicains.
En 1834, il fonde un journal d’opposition républicaine, Le Réformateur, publie Réforme pénitentiaire (1839) et Lettres sur les prisons, inspiré de son expérience personnelle.
Il rédige plusieurs ouvrages scientifiques dont un Essai de chimie microscopique appliquée à la physiologie et participe à l’initiation de la théorie microbienne. Fondateur de la cytochimie, il introduit l’utilisation des tests chimiques dans la technique microscopique
Comme médecin au service des plus humbles, François-Vincent Raspail préconise une médecine populaire et met au point une thérapeutique à base de camphre ainsi que plusieurs remèdes, dont en 1845, la recette d’une liqueur hygiénique, l’Élixir Raspail. Il rédige également des ouvrages pédagogiques (Le Médecin des familles, 1843 – Manuel de la santé, 1846), qui le rendent populaire mais lui valent aussi d’être poursuivi pour exercice illégal de la médecine. Son Annuaire de la santé apparaît sur la table de Van Gogh dans son tableau Nature morte avec planche à dessin et oignons de 1889.
Très actif lors des mouvements de 1848, Raspail fonde L’Ami du peuple et est candidat socialiste à la présidence de la République contre Louis-Napoléon Bonaparte en décembre mais n’obtient que 36 000 voix.
En 1849, il est condamné au bannissement pour sa participation à la journée du 15 mai et se retire en Belgique ; amnistié en 1859, il est élu député en 1869.
De 1876 à 1878, François-Vincent Raspail, lutte comme député des Bouches-du-Rhône pour les principes républicains et l’amnistie des communards.