Mémoire d'encres - Documents signés de Gabriele d'ANNUNZIO (1863-1938), romancier, dramaturge, poète et homme politique
Romancier, auteur dramatique, poète et homme politique, Gabriele D’Annunzio, prince de Montenevoso, est né Francesco Rapagnetta à Pescara en 1863 et meurt à Gardone Riviera en 1938. Il est l’auteur de plusieurs œuvres à succès, dont ses romans L’enfant de volupté et Le Feu ainsi que sa pièce Francesca de Rimini. Installé en France de 1910 à 1915, il est célèbre pour ses œuvres mais aussi pour son mode de vie raffiné et mondain, ses nombreuses relations amoureuses et son penchant pour le luxe.
Élève au lycée Cicognini de Prato, en Toscane, il publie son premier recueil de poèmes Primo Vere à l’âge de seize ans. En 1882, il s’inscrit à l’université La Sapienza à Rome et écrit des articles littéraires pour la presse locale.
En 1886, il rassemble ses nouvelles dans un recueil intitulé San Pantaleone et écrit Canto Nuovo et Terra Vergine (1882), L’Intermezzo di Rime (1883) et Il Libro delle Vergini (1884). La critique littéraire nationale et internationale le remarque lorsqu’il publie ses premiers romans : L’enfant de volupté (1889), L’Innocent (1891) et Episcopo et Cie (1892).
De 1897 à 1900, Gabriele D’Annunzio siège à la chambre des députés dans le groupe des indépendants et fait paraître une nouvelle série de romans, Les Vierges aux rochers (1899), Le Feu (1900) et La Fille de Jorio (1904) et la tragédie La Ville morte (1898), qu’il écrit pour Sarah Bernhardt.
En 1910, poursuivi par ses créanciers pour des dettes colossales, il s’installe en France, essentiellement à Arcachon, à la villa Saint-Dominique, dit Le Moulleau.
En 1911, D’Annunzio collabore avec Claude Debussy, Ida Rubinstein et Léo Baskt pour Le Martyre de Saint Sébastien. En 1913, il écrit La Pisanelle ou la mort parfumée sur une musique de Rimskij-Korsakov, toujours avec Ida Rubinstein et Leo Bakst pour la mise en scène et les décors.
Losqu’éclate la Première Guerre mondiale, il retourne en Italie et se range du côté des militants réclamant l’entrée en guerre de l’Italie dans le camp allié. Il est engagé volontaire dans l’aviation et sera blessé à l’œil lors d’un accident.
D’Annunzio prend alors le contrôle de la ville de Fiume, occupée par les Britanniques, les Français et les Américains, qu’il gouvernera un temps, la ville devenant l’État libre de Fiume reconnu par le traité de Rapallo en 1920, avant que l’Etat italien ne s’en empare en 1921.
Il renonce ensuite à ses aspirations politiques et revient à l‘écriture. Il se consacre aussi à sa propriété, Le Vittoriale, offerte par Mussolini, qu’il meuble et décore avec faste. Il s’investit dans la promotion publicitaire de la Riviera des lacs et des sports nautiques. En 1931, est inaugurée la Coppa dell oltranza (Coupe de l’Outrance), une épreuve motonautique disputée face au Vittoriale qui attire les foules et les célébrités, dont les futuristes de Marinetti.
En 1933/34, luttant contre le nazisme montant, D’Annunzio s’oppose au rapprochement de l’Italie avec l’Allemagne. Le 30 septembre 1937, lors de sa dernière rencontre avec Mussolini, il tente en vain de le dissuader de se rallier à Adolf Hitler.