Mémoire d'encres - Documents autographes signés de Jacques CHARDONNE (1884-1968), écrivain et éditeur
Écrivain et libraire-éditeur, Jacques Chardonne est né Jacques Boutelleau à Barbezieux, en 1884, et mort à La Frette-sur-Seine, en 1968. Il est l’auteur d’une œuvre de moraliste consacrée essentiellement à l’étude des questions liées au couple. Ses œuvres majeures sont Les destinées sentimentales et L’Amour, c’est beaucoup plus que l’Amour.
Son père était, lui aussi, poète amateur souvent encouragé par François Coppée et Pierre Loti, qu’il a déjà accueilli chez lui, à Barbezieux. Il fait des études de droit à l’École des sciences politiques de Paris et obtient sa licence en 1906. Réformé pour raisons de santé, il part alors à Grasse pour se reposer et écrit son premier ouvrage intitulé Catherine, qui ne sera publié qu’en 1964, puis voyage en Suisse, où il découvre le village du nom de Chardonne, qui deviendra son pseudonyme.
En 1909, Jacques Chardonne travaille chez l’éditeur Stock. En 1919, il s’associe à Maurice Delamain pour codiriger la Librairie Stock, Delamain et Boutelleau. Ensemble, ils feront prospérer l’activité de la librairie notamment avec l’édition d’auteurs étrangers. Il poursuit simultanément son activité d’écriture et publie Épithalame (1921), Claire (1931), Les destinées sentimentales (1934), Romanesques (1937), L’Amour, c’est beaucoup plus que l’Amour (1937) et Le bonheur de Barbezieux (1938), recueil de souvenirs.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il publie des écrits collaborationnistes, qui lui vaudront d’être ensuite placé sous résidence surveillée et de devoir démissionner de la maison Stock. Jusqu’en 1946, ses livres furent interdits de fabrication et de vente, jusqu’à ce qu’il bénéficie d’un non-lieu. Jacques Chardonne publie ensuite Chimériques (1948), roman autobiographique, puis Vivre à Madère (1953).
Proche de Paul Morand, avec qui il entretient une longue correspondance qui sera publiée en 2013, il est avec lui un des pères spirituels de ceux qu’on a appelés Les Hussards. Chardonne correspond également avec Roger Nimier, chef de file de ce mouvement. Il participe aussi à la revue de La Table ronde, où se retrouvent des écrivains de droite, de l’ancienne comme de la nouvelle génération (Lettres à Roger Nimier, 1954).