Mémoire d'encres - Autographe d'Eugène Boudin

Mémoire d'encres - Documents signés d'Eugène BOUDIN (1824-1898), peintre, précurseur de l'impressionnisme

Le peintre Eugène Boudin naît à Honfleur en 1824 et meurt à Deauville en 1898. Célèbre pour ses marines, il est considéré comme l’un des précurseurs de l’impressionnisme et l’un des premiers peintres français à saisir les paysages à l’extérieur d’un atelier. Pratiquement autodidacte, il commence par peindre quelques portraits et surtout des natures mortes ; dans le courant des années 1860, avec le développement du tourisme balnéaire sous le Second Empire, il ouvre la voie à la peinture de plein air et à l’impressionnisme. Corot le surnommait « le roi des ciels ».

Eugène Boudin est né d’un père marin sur la liaison Le Havre-Hambourg. En 1835, sa famille s’installe au Havre et à 10 ans, il travaille comme mousse sur un bateau. À 12 ans, il devient commis chez un imprimeur, puis chez un papetier et fonde à 20 ans sa propre papèterie. Son commerce est fréquenté par nombre d’artistes, notamment Constant Troyon et Jean-François Millet, ce dernier l’encourage à apprendre la peinture.

En 1846, il abandonne la papèterie, s’inscrit à l’École municipale de dessin du Havre et, en 1848, voyage en Belgique et aux Pays-Bas, où il découvre les grands maîtres flamands et néerlandais.

En juin 1851, Eugène Boudin arrive à Paris et entre dans l’atelier du peintre Eugène Isabey ainsi qu’au musée du Louvre comme copiste. Il fait de nombreux voyages à partir de 1855 ; la première exposition Boudin a lieu à Paris en 1857.

En 1858, il rencontre Claude Monet, tout jeune caricaturiste, puis Johan Jongkind qu’il initiera à la peinture sur le motif, notamment lors des séjours à la ferme Saint-Siméon à Honfleur, où se retrouvent régulièrement de nombreux autres peintres parisiens et normands L’influence de Boudin sur Monet sera déterminante.

En 1859, le peintre expose pour la première fois au salon annuel organisé par l’Académie des Beaux-arts. Il présente une scène de genre bretonne, Le pardon à Sainte-Anne-la-Palud, qui attire l’attention de Charles Baudelaire. La même année, il fait la rencontre Gustave Courbet.

Au début des années 1860, apparaît la mode des bains de mer. L’aristocratie et la haute bourgeoisie parisiennes se rendent alors l’été sur la côte normande. Deauville et Trouville deviennent sous l’influence du duc de Morny, neveu de Napoléon III, des stations très prisées. Boudin commence alors à réaliser des tableaux saisis sur le motif, immortalisant cet art de vivre. En 1868, il organise une vente publique de ses œuvres, qui est un succès et donne lieu à des critiques élogieuses, notamment d’Émile Zola.

En 1874, le peintre participe à la Première exposition des peintres impressionnistes, à Paris. En 1880, Durand-Ruel lui achète toute sa production et cette nouvelle aisance financière lui permet de voyager en Belgique, aux Pays-Bas et en Italie.

À partir de 1890, Eugène Boudin séjourne, chaque hiver, dans le Midi, où le climat plus favorable à sa santé lui permet de travailler régulièrement en plein-air. En 1891, il séjourne à Saint-Valery et représente la ville et la baie dans une soixantaine de tableaux.