Mémoire d'encres - Jean-Baptiste Colbert mansucrit

Mémoire d'encres - Documents signés de Jean-Baptiste COLBERT (1619-1683), contrôleur général des finances de Louis XIV, un de ses principaux ministres

Ministre de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert naît en 1619 à Reims et meurt en 1683 à Paris. Il est à partir de 1665 un des principaux ministres de Louis XIV, comme contrôleur général des finances (1665-1683), secrétaire d’État de la Maison du roi et secrétaire d’État de la Marine (1669-1683).

Issu d’une famille champenoise de riches marchands et de banquiers, Colbert entre à quinze ans chez le banquier lyonnais Mascranny, où il apprend le commerce puis complète sa formation par des rudiments de droit.

En 1645, Colbert travaille pour Michel Le Tellier, secrétaire d’État de la Guerre depuis 1643 avec lequel il est en lien de famille et devient, en 1651, l’homme de confiance de Mazarin dont il gère la fortune personnelle. Peu avant sa mort en 1661, celui-ci recommande Colbert à Louis XIV.

Après l’arrestation du surintendant des finances Nicolas Fouquet, Colbert est nommé seul intendant des Finances en 1661 et occupe les plus hautes responsabilités : surintendant des Bâtiments, Arts et Manufactures (1664), chargé en particulier de la direction des travaux du château de Versailles, contrôleur général des Finances (1665), secrétaire d’État à la Maison du roi (1668) puis à la Marine (1669), grand maître des Mines de France (1670). Il s’occupera pendant plus de vingt ans de toute l’administration du royaume, à l’exception des Affaires étrangères et de la Guerre.

Mais Louis XIV, qui souhaitait gouverner son royaume et non pas seulement régner, n’abandonnera jamais à son ministre autant de pouvoir que Louis XIII avait pu le faire avec Richelieu. Colbert ne fut donc pas un ministre tout-puissant, comme l’avaient été Richelieu et Mazarin, même s’il est, après le roi, le personnage principal du Conseil d’État (« Conseil d’en haut »).

Sur le plan culturel, Colbert, crée les Académies des inscriptions (1663), des sciences (1666), de la musique (1669), d’architecture (1671), ainsi que l’Académie de France à Rome (1666), et réorganise l’Académie de peinture et de sculpture (1663).

Il fonde aussi l’Observatoire de Paris (1667) et autorise la parution du Journal des Savants (1665). Entre 1664 et 1671, les résultats des efforts entrepris par Colbert sont remarquables : restauration de la marine de guerre avec le système de l’Inscription maritime (1668) et l’aménagement des ports (Rochefort, Brest, Toulon, Dunkerque). Il porte ainsi, à la fin de sa vie, les flottes de guerre et de commerce à un niveau inégalé jusque-là. (276 vaisseaux à sa mort contre 18 en 1661).

Colbert encourage le développement de la marine marchande en accordant des primes aux armateurs et fonde des compagnies de commerce dotées de privilèges et de monopoles : Compagnies des Indes orientales, des Indes occidentales (1664), du Nord (1669), du Levant (1670), du Sénégal (1673).

Mais, à partir de 1672, le coût de la guerre de Hollande diminue le soutien financier de l’État à l’économie, ce qui entraîne la disparition ou le déclin de nombreuses manufactures et compagnies de commerce.

À partir de 1680, l’influence de Colbert sur le roi diminue. La politique belliqueuse de Louis XIV ne suffit pas à expliquer l’« échec de Colbert ». Celui-ci est dû également à la puissance de la concurrence anglo-hollandaise et à la conjoncture de dépression liée à la raréfaction des métaux précieux en Europe.

Colbert conservera un rôle essentiel dans la direction des affaires intérieures jusqu’à la fin de sa vie. Le « grand commis » de Louis XIV mourra épuisé de travail en 1683.