Mémoire d'encres - Documents signés de Pierre LOUŸS (1870-1925), romancier, poète et critique
Romancier et poète, Pierre Louis, dit Pierre Louÿs, est né en 1870 à Gand et mort à Paris en 1925. Il se place en héritier de la littérature libertine ; écrivain, poète, critique, linguiste, esthète et photographe, il professe tout au long de sa vie un goût pour le désir sous toutes ses formes. Il est passé à la postérité pour son œuvre poétique Les Chansons de Bilitis et son roman La femme et le pantin, qui sera adapté plusieurs fois au cinéma.
Étudiant à l’École alsacienne de Paris, il commence dès l’âge de 18 ans à rédiger des textes érotiques et s’intéresse au Parnasse. À dix-neuf ans, il rencontre Leconte de Lisle et épouse Louise, la plus jeune fille de José-Maria de Heredia.
Pierre Louÿs rejoint les symbolistes et côtoie notamment Claude Debussy, Claude Farrère, Guillaume Apollinaire, Sarah Bernhardt, Henri de Régnier, François Coppée et Stéphane Mallarmé.
En 1891, il fonde La Conque qui publie des œuvres d’auteurs parnassiens comme symbolistes, mais aussi de jeunes auteurs encore inconnus, Paul Valéry et André Gide. La revue accueille également ses premiers vers érotiques, réunis ensuit dans Astarté (1893).
En 1894, paraît son deuxième recueil de poèmes, Les Chansons de Bilitis, resté célèbre aussi en tant que supercherie littéraire : Louÿs mystifie la critique en faisant passer ses poèmes pour la traduction de ceux d’une poétesse grecque. Son ami Debussy composera un accompagnement pour trois des chansons du recueil : La Flûte de Pan, La Chevelure, Le Tombeau des Naïades.
En 1896, Pierre Louÿs publie son premier roman, Aphrodite, Mœurs antiques, qui séduit par son aspect licencieux et sa peinture de la volupté. En 1898, il écrit deux autres romans : La femme et le pantin, inspiré des mémoires de Casanova, qui dépeint le drame de l’amour passionnel, et Psyché (inachevé).
En 1901, Louÿs publie Les aventures du roi Pausole, conte satirique libertin, inspiré des conteurs galants du XVIIIe siècle.. On lui doit aussi le poème, Pervigilium mortis (1916) et une abondante correspondance avec Paul Valéry.
La fin de sa vie est difficile. Ruiné, paralysé et atteint de cécité partielle, il vit ses dernières années retiré dans la solitude.
Pierre Louÿs publia peu de son vivant. Ce n’est qu’après son décès que tous ses écrits érotiques ont été découverts. Son Œuvre érotique rééditée en 2012, dans la collection Bouquins, rassemble les œuvres audacieuses qu’il a composées tout au long de sa vie et jugeait lui-même impubliables.