Mémoire d'encres - Documents signés de Victor SEGALEN (1878-1919), médecin, romancier, poète et ethnographe
Médecin de marine, romancier, poète et ethnographe, Victor Segalen naît en 1878 à Brest et meurt en 1919 à Huelgoat. Il se découvre une passion pour les voyages d’abord par ses fonctions dans la Marine. Il profite d’un séjour en Polynésie pour étudier la culture maorie et effectue ensuite plusieurs séjours en Chine, où il exerce comme médecin et mène des recherches archéologiques.
Parmi ses œuvres principales, on trouve Les Immémoriaux (1907) traitant de la culture maorie ainsi que des récits inspirés de ses voyages et missions archéologiques : Équipée. Voyage au pays du réel (1929), un roman, René Leys (1921) et son recueil de poésie, Stèles (1912).
Victor Segalen effectue sa scolarité en grande partie au collège des Jésuites de Brest et, en 1895, s’inscrit à la faculté des sciences, où il poursuit ses études de médecine. De 1897 à 1902, il étudie à l’École Principale du Service de Santé de la Marine à Bordeaux.
En 1899, il écrit A Dreuz An Arvor, qu’il présente au Mercure de France, où il rencontre Catulle Mendes, Joris-Karl Huysmans et Remy de Gourmont. Ceux-ci l’encouragent à publier ses premiers articles.
En septembre 1902, une fois diplômé, il est affecté en Polynésie comme médecin de marine de deuxième classe sur l’aviso La Durance (janvier 1913). Ses missions le conduisent notamment à Tahiti, d’où il rapporte les dernières œuvres de Paul Gauguin récemment décédé. Il en tirera un recueil consacré au peintre : Hommage à Gauguin, l’insurgé des Marquises. En 1904, il séjourne à Nouméa qui lui inspire Les Immémoriaux, publié sous le pseudonyme de Max-Anély.
En mai 1909, après s’être initié au chinois, Victor Segalen obtient son détachement en Chine ; il y entreprend une expédition de dix mois en compagnie de l’écrivain Gilbert de Voisins. En juillet 1913, l’expédition « Segalen-Lartigue-de Voisins » le conduit pendant 6.000km à travers la Chine, pour découvrir les monuments funéraires de la dynastie des Han.
Lorsque la guerre éclate, il est affecté à l’hôpital de Rochefort, puis à Brest, et repart en Chine en 1917 pour 15 mois avec pour mission de recruter des travailleurs destinés à remplacer les ouvriers combattant sur le front. Il explore pendant cette période la région de Nankin. Il est de retour à Brest en mars 1918 et y compose son poème Thibet.
De mai à juillet 1918, à l’hôpital maritime de Brest, il lutte contre l’épidémie de grippe espagnole ; la charge de travail le rend dépressif, il en tombe gravement malade et développe une « neurasthénie aiguë », pour laquelle il est soigné à Brest, puis au Val-de-Grâce. Après un court séjour en Algérie, il rejoint Huelgoat pour sa convalescence.
En mai 1919, Victor Segalen se blesse mortellement lors d’une promenade en forêt, son corps sans vie est découvert quarante-huit heures plus tard.