Mémoire d'encres - Documents signés de Félix FÉNÉON (1861-1944), critique d'art et journaliste
Critique d’art et journaliste, Félix Fénéon naît à Turin en 1861 et meurt en 1944 à Chatenay-Malabry. La postérité retient avant tout son œuvre de critique d’art et son rôle de découvreur de talents. Fénéon est également collectionneur d’art, créateur de revues et de salons indépendants, défenseur de l’Art Nouveau et de la littérature d’avant-garde. Il collabore ou dirige plusieurs revues et est connu aussi comme anarchiste engagé.
De 1881 à 1894, employé au ministère de la Guerre, il rédige des critiques d’art, des comptes-rendus de livres, deux contes et une ébauche de roman dans La Libre revue dont il est co-fondateur : Les Ventres, La Muselée (1883) et L’Armure (1884).
De 1884 à 1885, il devient directeur de la Revue indépendante et s’engage l’année suivante dans le mouvement anarchiste ; il collabore à de nombreux journaux ou revues libertaires (L’En-Dehors, La Renaissance, La Revue Anarchiste, Le Père Peinard). Dans La Vogue il s’occupe de la rubrique critique d’art et y publie Les impressionnistes en (1886).
En 1894, soupçonné de conspiration et de participation à l’attentat contre le restaurant Foyot, il fait partie des accusés au procès des Trente impliquant certains mouvements anarchistes. De nombreux écrivains prennent sa défense, dont Mallarmé et Mirbeau ; il est finalement acquitté.
De 1894 à 1903, Fénéon devient secrétaire de rédaction puis rédacteur en chef de la Revue Blanche et collabore également au Figaro et au Matin. En 1890, son ami Paul Signac peint son célèbre Portrait de M. Félix Fénéon. En 1898, il est avec Zola et France, l’un des signataires du Manifeste des intellectuels publié dans L’Aurore.
Fin 1906, il abandonne le journalisme et devient directeur artistique de la galerie Bernheim-Jeune, dont il rédige le bulletin (1919-1926).
De 1920 à 1922, Fénéon est un des directeurs littéraires des Éditions de la Sirène et contribue à la découverte de nombreux auteurs majeurs, tels Laforgue, Jarry, Apollinaire ou Rimbaud.
Acteur majeur de la scène artistique, il possède une vaste collection, dont des œuvres de Braque, Matisse ou Seurat, des pré-impressionnistes, des fauvistes et futuristes et également des représentants de l’art africain. En peinture, il contribue à faire connaître Seurat, Bonnard, Signac, Van Dongen, Matisse …
En juillet 1940, il se lie d’amitié avec Jean Paulhan, qui réunira ses écrits dans l’ouvrage posthume Œuvres (1948).
En 1949, le prix Fénéon, littéraire et artistique, est créé pour récompenser un jeune écrivain, peintre ou sculpteur de 35 ans au plus se trouvant dans une situation modeste.