Rachilde manuscrit

Mémoire d'encres - Documents autographes signés de RACHILDE (1860-1953), romancière, éditrice et salonnière

Femme de lettres, Rachilde naît Marguerite Eymery en 1860 au Domaine de Cros, vers Périgueux, et meurt à Paris en 1953. Elle a fondé le Mercure de France avec son époux Alfred Valette et est un personnage-clé de la vie littéraire de son époque qu’elle influence par ses chroniques et son salon littéraire. Elle est aussi l’auteur d’une œuvre prolifique dont Monsieur Vénus.

À 15 ans, elle envoie à Victor Hugo une de ses nouvelles, Premier amour, puis publie un premier roman, La Dame des bois qui paraît en feuilletons dans L’École des femmes. En 1884, elle se fait connaître avec la publication de Monsieur Vénus, qui rencontre la notoriété par le scandale et une condamnation pour outrage aux mœurs.

En 1885, Rachilde fréquente les cafés et cabarets à la mode, habillée en homme et coiffée à la garçonne. Elle devient familière des milieux littéraires et côtoie, entre autres, Jean Lorrain, Maurice Barrès, Nathalie Clifford Barney, Albert Samain, Paul Verlaine et Barbey d’Aurevilly.

En 1889, elle épouse Alfred Vallette avec qui elle fonde Le Mercure de France. Les artistes, écrivains, intellectuels et personnalités en vue se pressent à ses mardis, organisés dans les bureaux de la revue. S’y croiseront notamment Pierre Louÿs, Jean Moréas, Francis Carco, André Gide, Apollinaire, Léon Bloy, Remy de Gourmont, Huysmans, Mallarmé, Oscar Wilde, Liane de Pougy et Lucie Delarue-Mardrus. Le couple Vallette dirige ainsi pendant près de trente ans la première revue littéraire du pays.

Comme auteur, Rachilde produit des recueils de poésie, des pièces de théâtre, des nouvelles et des ouvrages pour enfants, qu’elle édite parfois sous le pseudonyme masculin de Jean de Childra : La Marquise de Sade (1887), La Tour d’amour (1899), L’animale (1893).

À la fin des années 1920, son influence et sa notoriété s’estompent, le Mercure de France se fait progressivement éclipser par la Nouvelle Revue Française et, en 1925, après trente-cinq années au cours desquelles elle aura lu en moyenne une trentaine de romans par mois, elle abandonne ces chroniques qui constitueront pour la postérité un remarquable état des lieux des mœurs littéraires de l’entre deux siècles.

En 1928, elle a publié Pourquoi je ne suis pas féministe et, en 1947, Quand j’étais jeune qui retrace son enfance et les contraintes imposées alors aux jeunes filles de son milieu.