Mémoire d'encres - Documents signés de Jules BARBEY d'AUREVILLY (1808-1889), romancier, poète et critique littéraire
Romancier, poète et critique littéraire, Jules Barbey d’Aurevilly est né en 1808 à Saint-Sauveur-le-Vicomte et décède en 1889 à Paris. Ses romans et nouvelles l’ont fait passer à la postérité, mais il est également connu pour ses critiques littéraires acerbes et son goût de la polémique. S’il subit l’influence d’Edgar Allan Poe et de Charles Baudelaire, il a à son tour inspiré de jeunes auteurs de son époque, tels Léon Bloy, Paul Bourget, Jean Lorrain, Jean Richepin, Huysmans ou Octave Mirbeau.
Les Diaboliques, son essai Du Dandysme et de George Brummell et ses romans Une vieille Maîtresse, Le Chevalier Des Touches, Une Histoire sans nom sont parmi ses œuvres les plus connues. Comme critique littéraire, il contribua à faire découvrir Stendhal, à réhabiliter Balzac, à assurer la défense des Fleurs du mal et à éclairer Madame Bovary de Flaubert (Les Œuvres et les Hommes).
Barbey d’Aurevilly est le fils aîné d’une famille normande récemment anoblie ; il est proche de son oncle Pontas-Duméril, médecin libre penseur. En 1827, il termine des études secondaires au collège Stanislas à Paris, puis entame des études de droit à Caen. Il fait alors la rencontre du bibliothécaire Trebutien, qui devient son confident et collaborateur et avec qui il entretiendra une correspondance importante.
Installé à Paris, il mène une vie mondaine et libertine, écrit des nouvelles et un roman qui ne sera publié qu’en 1883, Une Histoire sans nom. Pendant 20 ans, Barbey d’Aurevilly tente de percer dans le journalisme ou la critique de mode ; il fréquente le salon de Mme Joseph de Maistre et rédige son essai Du dandysme et de George Brummell.
Des idées républicaines, il passe en 1846 aux thèses monarchistes, revient au catholicisme et fait son retour à Valognes, dans la propriété familiale. En 1851, il fait la rencontre de la baronne de Bouglon, qui sera son éternelle fiancée et publie deux ouvrages : Une vieille Maîtresse (1851) et L’Ensorcelée (1855).
En 1860, il débute son recueil d’articles critiques, Les Œuvres et les Hommes, qui comportera au final vingt-six volumes. 1864 est marqué par la publication de son roman Le Chevalier Des Touches, suivi un an plus tard par Un Prêtre marié. En 1867, il rencontre Léon Bloy, qui le qualifiera de « Connétable des Lettres ». En 1869, Barbey d’Aurevilly succède à Sainte-Beuve, comme collaborateur au journal Le Constitutionnel.
En 1874, Dentu édite Les Diaboliques, l’ouvrage lui vaut d’être poursuivi pour immoralité ; à l’issue du procès, l’œuvre est retirée de la vente, mais en 1882, après le vote de la loi sur la liberté de la presse (1881), Lemerre rachète les droits et lance une nouvelle édition.
Ses dernières années sont marquées par l’influence qu’il exerce sur les écrivains de la nouvelle génération, qui se regroupent autour de lui.