FRANCE (Anatole)

Anatole France autographe Mémoire d'encres

Mémoire d'encres - Documents signés d'Anatole FRANCE (1844-1924), écrivain et critique littéraire, prix Nobel de littérature

Écrivain et critique littéraire parmi les plus importants sous la Troisième République, Anatole France est né en 1844 à Paris et mort à Saint-Cyr-sur-Loire en 1924. Il devint l’une des consciences les plus emblématiques de son temps, s’engageant en faveur de nombreuses causes sociales et politiques au début du XXe siècle. Il recevra le prix Nobel de littérature en 1921 pour l’ensemble de son œuvre.

Fils de libraire, il est remarqué très tôt pour ses compositions, dont La Légende de Ste Radegonde. En 1866, il travaille avec Leconte de Lisle comme bibliothécaire au Sénat et collabore à diverses revues. Il rédige notamment des chroniques littéraires pour le journal Le Temps et fera partie du groupe du Parnasse à partir de 1867.

En 1876, il publie Les Noces Corinthiennes chez Lemerre, éditeur pour lequel il rédige de nombreuses préfaces pour des classiques (Molière, par exemple) ainsi que pour Charavay ; certaines de ces préfaces seront réunies dans Le génie latin.

En 1881, Anatole France s’oriente vers le roman et connaît son premier succès public à 37 ans avec Le crime de Sylvestre Bonnard, couronné par l’Académie française, puis Balthasar, premier recueil de nouvelles. En 1896, il est élu à l’Académie française.

Entre 1897 et 1901, il se consacre à l’écriture de son Histoire contemporaine, dans laquelle il décrit, en quatre volumes, les problématiques de son époque. Son engagement dreyfusard se manifeste dans ces quatre tomes, à travers la chronique d’une préfecture de province. C’est dans cette œuvre qu’il forge les termes xénophobe et trublion.

Lors de l’affaire Dreyfus., il est l’un des premiers à signer avec Émile Zola, au lendemain de la publication de J’accuse, en 1898, la pétition dite « des intellectuels » demandant la révision du procès. Il quitte L’Écho de Paris, antirévisionniste, et en 1899 rejoint Le Figaro.

Il participe au Salon de Madame Arman de Caillavet, célèbre salon littéraire de la Troisième République ; elle deviendra son égérie et lui inspirera Thaïs (1890) et Le Lys rouge (1894).

En juillet 1898, Anatole France rend sa Légion d’honneur par solidarité avec Émile Zola. De 1900 à 1916, il refuse de siéger sous la Coupole et participe à la fondation de la Ligue des droits de l’homme.

Anatole France, tout en adhérant aux idées socialistes, se tient à l’écart des partis politiques, ce dont témoignent ses romans pessimistes sur la nature humaine, tels L’Île des Pingouins (1908), critique du monde politique professionnel, et Les dieux ont soif (1912).

Devenu un proche de Jean Jaurès, il préside en 1904 une manifestation du Parti socialiste français au Trocadéro. Il collabore à L’Humanité, en y publiant Sur la pierre blanche. Proche de la SFIO, il deviendra ensuite critique envers le P.C.F.

S’il écrit un Salut aux soviets, dans L’Humanité en 1922, il protestera contre les premiers procès faits aux socialistes révolutionnaires et, à partir de décembre 1922, sera exclu de toute collaboration aux journaux communistes.

VERLAINE (Paul)

Paul Verlaine autographe poème signé Mémoire d'encres

Mémoire d'encres - Documents autographes signés de Paul VERLAINE (1844-1896), poète

Poète du mouvement symboliste, Paul Verlaine, né en 1844 à Metz et mort à Paris en 1896, publie son premier recueil, Les poèmes saturniens, à l’âge de 22 ans. Verlaine, poète majeur du XIXe siècle, a marqué la poésie française par la composition de plusieurs recueils, tels Les Fêtes galantes (1869) ou Romances sans paroles (1874).

Bachelier, Paul Verlaine s’inscrit en faculté de droit mais abandonne ses études pour fréquenter les cercles littéraires parisiens ; il collabore ainsi au Parnasse contemporain et publie en 1866 Les poèmes saturniens qui traduisent l’influence de Baudelaire dont il est un fervent admirateur. Puis Les Fêtes Galantes, en 1869, recueil inspiré par les toiles des peintres du XVIIIe siècle.

En 1867, il publiera plusieurs œuvres licencieuses en contournant la censure, dont Les Amies, scènes d’amour sapphique.

En 1871, il rencontre Arthur Rimbaud avec lequel il entretiendra une relation amoureuse tumultueuse en Angleterre puis en Belgique, période pendant laquelle il écrit les poèmes de Romances sans paroles. Cette relation avec Rimbaud débouchera sur une scène violente à Bruxelles au cours de laquelle Verlaine blesse d’un tir de revolver celui qu’il appelle son « époux infernal ». Cet incident lui vaudra deux années de prison pendant lesquelles il écrira certains poèmes de Sagesse (1880), Jadis et Naguère (1884), Parallèlement (1889) et Invectives (1896). Les deux poètes apparaissent tous deux sur le tableau de Fantin-Latour Un coin de Table (1872) aux côtés de Camille Pelletan, Ernest d’Hervilly, Léon Valade, Jean Aicard, Pierre Elzéar et Émile Blémont.

En 1875, Verlaine s’installe à Londres comme professeur de grec, latin et français puis revient en France en 1877 pour occuper un poste de répétiteur, où il fait la rencontre de Lucien Létinois qui mourra prématurément à 23 ans de la fièvre typhoïde. Verlaine lui consacrera plusieurs poèmes dans le recueil Amour (1888).

En 1882, il réintègre les services de l’administration et publie, en 1884, Jadis et Naguère.

Il renoue avec les milieux littéraires et est désigné en 1894 comme « Prince des poètes » ; mais son alcoolisme aggravé par le diabète et la syphilis lui feront endurer une longue période de déchéance. Paul Verlaine vit les dernières années de sa vie en naviguant entre cafés et hôpitaux, Mes Hôpitaux (1891) date de cette époque. Il écrit alors plusieurs textes autobiographiques et vit également de la publication de textes occasionnels, dont quelques poèmes érotiques. Il meurt d’une pneumonie aigüe à 51 ans.

COLETTE

Sidonie-Gabrielle COLETTE autographe Mémoire d'encres

Mémoire d'encres - Documents signés de Sidonie-Gabrielle COLETTE (1873-1954), romancière

Romancière, journaliste et danseuse de music-hall, Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette, naît à Saint-Sauveur-en-Puisaye en 1873 et meurt à Paris en 1954. Elle reçoit le prix Nobel de littérature en 1948 ; romancière prolifique, elle publie une cinquantaine de romans.

Colette a reçu une éducation laïque par sa mère Sido qui lui donne le goût de la littérature. Adolescente, elle rencontre Henry Gauthier-Villars, dit Willy, qu’elle épousera en 1893. Willy, propriétaire des éditions Gauthier-Villars, l’incite à relater ses souvenirs d’école. C’est sous le pseudonyme de Willy, utilisant ses talents d’écriture, que paraitront donc la série des Claudine (Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine s’en va, La retraite sentimentale) ; ces ouvrages créent un petit scandale car la protagoniste ainsi que d’autres personnages sont bisexuelles, la série n’en est pas moins un succès de librairie.

En 1906, Colette se sépare de Willy et publie Les Vrilles de la vigne (1908), L’Ingénue libertine (1909) et La Vagabonde (1910). De 1906 à 1912, elle mène en parallèle une carrière au music-hall, participant à des spectacles de pantomimes orientales osées. Elle se produira au Moulin Rouge, au Bataclan et au Théâtre Marigny. À Bruxelles, elle joue dans la pièce La chair de Georges Wague qui fera scandale, Colette y apparaissant dévêtue dans certaines scènes.

Après plusieurs aventures avec des femmes, notamment Mathilde de Morny – Missy – ou Nathalie Clifford Barney, elle épouse en secondes noces Henry de Jouvenel, politicien et journaliste. En 1919, Colette travaille pour de nombreux journaux, dont Le Matin. Après-guerre, elle écrira aussi pour différents magazines, comme Elle ou Marie-Claire.

En 1920, elle publie Chéri, puis, en 1921, adapte deux de ses romans au théâtre avec Léopold Marchand, Chéri et Vagabonde. En 1925, elle collabore pour L’enfant et les sortilèges avec Maurice Ravel avec qui elle a déjà travaillé en 1919. Elle sera l’amie de la reine Élisabeth de Belgique et de l’actrice Marguerite Moreno.

En 1928, elle publie un récit poétique, La naissance du jour et, en 1929, Sido où elle évoque la figure maternelle.

En 1923 est publié Le blé en herbe, inspiré de sa relation avec son beau-fils, puis, La Chatte (1933) et Gigi (1944).

En 1945, elle est la deuxième femme élue à l’Académie Goncourt et sera la première à la présider (1949).

RAVEL (Maurice)

Maurice Ravel pièce autographe signée Mémoire d'encres

Mémoire d'encres - Documents autographes signés de Maurice RAVEL (1875-1937), compositeur

Pianiste et compositeur du mouvement impressionniste – ou néo-classique, le terme d’impressionniste ne lui convenant pas – Maurice Ravel est né à Ciboure près de Saint Jean-de-Luz en 1875 et mort à Paris en 1936. Il est, avec Claude Debussy, un des compositeurs les plus marquants de son époque, auteur de 111 œuvres originales dont 25 œuvres orchestrées ou arrangées.

Son œuvre la plus populaire est Le Boléro (1928), ballet d’inspiration espagnol, commandé par la danseuse Ida Rubinstein pour l’Opéra de Paris. L’œuvre lui apportera une consécration internationale et reste la composition musicale française la plus jouée au monde.

Au Conservatoire de Paris, Maurice Ravel suit les cours d’André Gédalge et Gabriel Fauré et y côtoie Georges Enesco ; il se passionne en particulier pour les compositions de Mozart, Wagner, Saint-Saëns, Chabrier et Satie, mais aussi pour les créations littéraires de Mallarmé, Baudelaire et Poe.

En 1898, il compose un début d’opéra, Shéhérazade, dont la seule ouverture provoque un tollé ; il est définitivement classé parmi les compositeurs modernes. Cependant, son œuvre Pavane pour une infante défunte (1899) lui apportera la notoriété.

De 1901 à 1908, il compose le Quatuor à cordes en Fa majeur (1902), Shéhérazade sur des poèmes de Tristan Klingsor (1904), les Miroirs et la Sonatine pour piano (1905), la Rapsodie Espagnole (1908), la suite pour piano Ma mère l’Oye (1908), destinée à un public enfantin puis son chef-d’œuvre : Gaspard de la nuit (1908).

En 1909, il crée le ballet Daphnis et Chloé et en 1913 compose Trois poèmes de Stéphane Mallarmé ; l’année suivante, il crée deux grandes pièces, le Trio en la mineur pour piano, violon et violoncelle, ainsi qu’après-guerre, le Tombeau de Couperin, dédié à des amis tombés au front.

En 1928, il entreprend une tournée de concerts aux États-Unis et au Canada qui lui valent un immense succès. À New York, il fréquente les clubs de jazz de Harlem et est impressionné par les improvisations du jeune George Gershwin. À son retour en France, il compose, pour les ballets de l’Opéra de Paris, le Boléro, loué par la critique dès sa première représentation, gravé sur disque et radiodiffusé dès 1930, l’œuvre connaîtra en quelques mois un succès planétaire.

Entre 1929 et 1931, Ravel compose deux derniers chefs-d’œuvre, les deux concertos pour piano et orchestre, le Concerto pour la main gauche et le Concerto en sol (1932).

Arrivé au sommet de sa créativité et de sa gloire, à l’âge de 45 ans, la maladie foudroie Maurice Ravel. Les symptômes apparus dès 1927, considérés aujourd’hui comme les manifestations d’une atrophie cérébrale circonscrite, deviennent de plus en plus fréquents. Des troubles du langage et de l’écriture seront sources de grandes souffrances pour cet homme aux facultés exceptionnelles.

Maurice Ravel décèdera des suites d’une opération au cerveau pratiquée en 1937.

FLAUBERT (Gustave)

Gustave Flaubert lettre autographe signée Mémoire d'encres

Mémoire d'encres - Documents signés de Gustave FLAUBERT (1821-1880), écrivain

Écrivain auteur de romans, pilier du mouvement réaliste, Gustave Flaubert nait en 1821 à Rouen et meurt en 1880, à Croisset. Il est l’auteur d’œuvres littéraires majeures de son époque, parmi les plus célèbres, telles Madame Bovary ou L’Éducation sentimentale. Madame Bovary marquera notamment une évolution décisive en littérature, du Romantisme vers le Réalisme.

Après de brèves études de droit, puis l’abandon de ses études en 1844 ; et à la suite d’une première crise d’épilepsie, il entreprend de 1844 à 1852 un long voyage en Orient avec son ami, Maxime du Camp. Ce voyage fournira la matière à de nombreux écrits.

Flaubert s’installe au Croisset et à partir de 1851, où il débute la rédaction de Madame Bovary qu’il terminera en 1856. Madame Bovary paraît dans un premier temps dans La Revue de Paris puis sera édité par Michel Lévy en 1857 (l’année de la condamnation des Fleurs du mal de Baudelaire). Le roman, récit d’une femme de médecin qui devient adultère par ennui, fait scandale. L’ouvrage lui vaudra un procès pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». Gustave Flaubert sera acquitté grâce au soutien de l’Impératrice.

À partir de 1855, Gustave Flaubert s’installe à Croisset, entouré de ses amis des milieux littéraires : les frères Goncourt, Sainte-Beuve, Baudelaire, Théophile Gautier, Ivan Tourgueniev, la princesse Mathilde Bonaparte et George Sand ; il sera également proche du jeune Maupassant auprès duquel il tiendra le rôle de père spirituel et qu’il initiera à l’écriture.

Il se consacre ensuite à la rédaction de Salammbô qui ne paraîtra qu’en 1862, après un voyage documentaire en Tunisie. En 1869 est publiée L’Éducation sentimentale.

En 1870, en raison de l’occupation prussienne, Flaubert doit quitter Croisset et s’installe à Rouen. Sa santé devient de plus en plus précaire. En 1877, il publie Trois contes (Un cœur simple, La légende de St Jean l’Hospitalier et Hérodias), puis de 1877 à 1880, il se consacre à Bouvard et Pécuchet, entamé en 1872, l’ouvrage paraîtra à titre posthume en 1881.

ZOLA (Émile)

Émile Zola autographe Mémoire d'encres

Mémoire d'encres - Documents signés d'Émile ZOLA (1840-1902), écrivain, chef de file du mouvement naturaliste

Écrivain, chef de file du mouvement naturaliste, Émile Zola est né en 1840 à Paris et mort dans la même ville en 1902. Il est un des hommes de lettres les plus populaires du XIXe siècle par son œuvre majeures retraçant, sur cinq générations, l’épopée des Rougon-Macquart ; mais aussi pour sa prise de position dans L’Affaire du capitaine Dreyfus dont il prit la défense dans son célèbre article J’accuse paru dans L’Aurore (1898).

D’une santé fragile, Émile Zola n’apprend à lire qu’à l’âge de 8 ans. Suite au décès de son père et à des soucis pécuniaires, il abandonne ses études après avoir échoué deux fois au baccalauréat.

Durant son adolescence il se lie d’amitié avec Paul Cezanne, rencontré au collège, qui le mettra en relation avec les cercles artistiques et intellectuels parisiens. Encore jeune critique d’Art, Zola défendra la peinture de Manet et des impressionnistes. Édouard Manet le remerciera en peignant Le portrait d’Émile Zola (1868) ; grâce à lui Zola fera la connaissance de Mallarmé et côtoiera Renoir, Pissaro, Sisley et Jongkind.

Zola occupe ensuite différents postes d’employé de bureau puis devient chef de publicité chez Hachette, poste qui lui donne l’opportunité de rencontrer de nombreux écrivains. Il collabore à divers journaux comme critique littéraire et critique d’art et rejoint le courant réaliste de Flaubert et Maupassant.

En 1864, il fait la connaissance d’Alexandrine Meley qui deviendra son épouse mais mènera ensuite une double vie avec Jeanne Rozerot avec laquelle il aura deux enfants, Denise et Jacques..

En 1867, il publie son premier roman d’importance, Thérèse Raquin et entreprend ensuite son œuvre monumentale en 20 volumes qui sera publiée sur une période de 25 ans : la série romanesque des Rougon-Macquart, inspirée de La Comédie Humaine de Balzac, à laquelle appartiennent entre autres La fortune des Rougon (1871), L’Assommoir (1877), Germinal (1885) ou encore La bête humaine (1890).

En 1878, Émile Zola réunit régulièrement à Médan quelques auteurs de son entourage : Paul Alexis, Marius Roux, Léon Hennique, Henri Céard, Huysmans et Maupassant; le groupe est bientôt surnommé le groupe de Médan.

À partir de 1897, Zola joue un rôle décisif dans ce qui allait devenir l’Affaire Dreyfus qui secouait la France depuis 1894. Il prend position en faveur du Capitaine Dreyfus ; le 13 Janvier 1898, en publiant dans L’Aurore le célèbre article J’accuse, sous la forme d’une lettre adressée au président Félix Faure. Le ministère de la Guerre lui intente alors un procès qui lui vaut une condamnation à une amende. Pour se protéger des retentissements de l’affaire, il s’exilera en Angleterre en 1898.

Émile Zola meurt en septembre 1902, à Paris dans des circonstances mystérieuses, asphyxié par la cheminée de son salon qui était obstruée, peut-être intentionnellement. Ses cendres seront transportées au Panthéon accompagnées d’une foule immense.

VLAMINCK (Maurice de)

Maurice de Vlaminck pièce signée Mémoire dencres

Mémoire d'encres - Documents autographes signés de Maurice de VLAMINCK (1876-1958), peintre, un des fondateurs du Fauvisme

Peintre du mouvement post-impressionniste, figure de proue du Fauvisme, mais aussi graveur, dessinateur et illustrateur, Maurice de Vlaminck est né en 1876 à Paris et mort en 1958 à Rueil-la-Gadelière (Eure et Loir).

C’est en 1900. à la suite d’une rencontre fortuite avec André Derain avec qui il entretiendra une amitié durable, que naîtra la vocation de peintre de Vlaminck. Les deux peintres partageront un atelier à Chatou et poseront les fondations du Fauvisme dès 1900 : Sur le zinc et L’homme à la pipe ; puis les années suivantes : Maison à Chatou avec arbres rouges (1906), Restaurant de la Machine à Bougival, Les ramasseurs de pommes de terre, Le Remorqueur (1905), Le pont de Chatou (1906).

Le fauvisme regroupera nombres d’autres artistes contemporains, sensibles à l’utilisation de couleurs intenses : Henri Matisse, Georges Rouault, Albert Marquet, Raoul Dufy ou Georges Braque.

Lors du Salon d’automne de 1905, surnommé « La cage aux fauves » suite à l’article du critique Vauxcelles paru dans le Gil Blas, de Vlaminck est l’un des peintres qui font scandale. Avec Matisse et Derain, il crée l’émotion par la violence de l’utilisation du contraste des couleurs en lieu et place des jeux subtils de lumière qui avaient la faveur des impressionnistes. Vlaminck y expose La vallée de la Seine à Marly, Crépuscule et Le jardin.

Au Salon d’automne de Paris en 1907, le marchand Vollard s’intéresse à son œuvre, lui achète de nombreuses toiles et organise pour lui une exposition particulière en 1908.

Dans une seconde période, sous l’influence des œuvres de Paul Cezanne dont il admire le travail, il se rapprochera du cubisme de Braque ou de Picasso, mais se refusera finalement à mener plus avant cette évolution dans sa peinture : Nature morte au couteau, Les peupliers (1910).

Marqué par la première guerre mondiale, Vlaminck se retire en Eure-et-Loir après sa démobilisation en 1919 pour s’installer ensuite à la Tourillière en 1925 : Passage à niveau le 14 Juillet (1925).

En 1929, il publie Tournants dangereux où il exprime ses insatisfactions et ses révoltes : « La peinture est, et doit demeurer un langage physique, un langage des émotions, un langage de la vie dans son élan vital contre la mort ».

Il exposera de nouveau Paris en 1933, au Palais des Beaux-Arts, puis à New York en 1937.

Vlaminck a publié une vingtaine de romans, essais ou recueils de poèmes, dont quelques romans pornographiques illustrés par Derain. Né dans une famille de musiciens, il a longtemps gagné sa vie comme violoniste et professeur de musique ou cycliste professionnel. Il a aussi collaboré par quelques articles au journal anarchiste Le Libertaire.

MALLARMÉ (Stéphane)

Stéphane Mallarmé document signé autographe Mémoire d'encres

Mémoire d'encres - Documents signés de Stéphane MALLARMÉ (1842-1898), poète

Poète du mouvement parnassien et symboliste, traducteur et critique d’art, Stéphane Mallarmé est né en 1842 à Paris et mort en 1898 à Valvins (Vulaines-sur-Seine). Admirateur précoce de Baudelaire, Hugo et Poe, Mallarmé publie ses premiers poèmes en 1862.

En 1863, Stéphane Mallarmé est nommé professeur d’Anglais en Ardèche puis, en 1871, à Paris où il enseigne en particulier au Lycée Fontanes, actuel Lycée Condorcet ; il fréquente alors les milieux littéraire et artistique, Paul Verlaine, Émile Zola ou Villiers de L’Isle-Adam ou encore Édouard Manet.

Mallarmé connaît la célébrité en partie aussi grâce à Verlaine qui le cite dans Les Poètes maudits (1884) et à Huysmans qui l’évoque dans Á rebours (1884). Il rédige ses poèmes les plus connus entre 1863 et 1866 : Brise marine, L’Azur, Les Fleurs, Hérodiade. Une série de poèmes publiés dans Le Parnasse contemporain en 1866 lui apporte une première reconnaissance.

En 1873, il rencontre Manet, qui devient l’un de ses meilleurs amis et réalise l’illustration de la traduction de Mallarmé du Corbeau de Poe ; il peint également son portrait : Portait de Mallarmé (1876).

En 1876, il publie plusieurs poèmes dans diverses revues, dont L’Après-Midi d’un faune qui sera ensuite mis en musique par Claude Debussy (1892), Hommages et tombeaux (1877) ou Un coup de dés (1897). Mallarmé fait paraître un recueil de poèmes, Poésies (1887) et traduit des poèmes d’Edgar Allan Poe (1888).

Parmi les figures du milieu littéraire parisien, Mallarmé fréquentera entre autres José-Maria de Heredia, Leconte de Lisle, Paul Valéry, Oscar Wilde, André Gide et Paul Claudel.

En 1892, paraît Vers et Prose. Stéphane Mallarmé collabore à de nombreuses revues et sera considéré comme le représentant du Symbolisme.

Il meurt à 56 ans, d’un spasme du larynx et rejoint la tombe de son fils décédé à l’âge de 8 ans.

CÉLINE (Louis-Ferdinand)

Louis Ferdinand Céline autographe signé Mémoire d'encres

Mémoire d'encres - Documents signés de Louis-Ferdinand CÉLINE (1894-1961), écrivain et médecin

Écrivain et médecin, Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches, dit) est né à Courbevoie en 1894 et mort à Meudon en 1961. Son œuvre majeure sera le Voyage au bout de la Nuit, prix Renaudot 1932.

Louis-Ferdinand Céline grandit à Paris, dans le quartier de l’Opéra. Alors que la Première Guerre mondiale se prépare, il devance l’appel et s’engage pour trois ans, dès 1912, à l’âge de 18 ans.

Nommé brigadier en 1913, il devient Maréchal des Logis en 1914. Volontaire pour une mission risquée, il est blessé par balle au bras droit et déclaré inapte au combat. Céline recevra la médaille militaire, puis la Croix de Guerre peu de temps après. Sa blessure, le rendra invalide à 70 % ; en réaction, il donnera sa vision toute personnelle du conflit, grotesque et sordide, dans son Voyage au bout de la nuit (1932) et dans Casse-pipe (1949).

En 1918, il entame des études de médecine avant de se lancer dans la carrière littéraire. Après quelques pièces de théâtre non publiées paraît donc en 1932, son premier roman, Voyage au bout de la nuit. Celui-ci fait scandale et lui apporte la notoriété. Mort à crédit paraîtra ensuite en 1936.

La qualité littéraire et son style d’écriture particulier utilisant le langage parlé et l’argot sont appréciés ; mais en 1939, après l’édition des deux pamphlets Bagatelles pour un massacre (1937) et L’École des cadavres (1938), dans lesquels figurent des pages mêlant l’écriture et la danse à des satires antisémites, vont entraîner le décret Marchandeau qui oblige l’éditeur Denoël à retirer ses deux écrits de la vente.

Céline est alors exclu de la vie littéraire. Il est condamné en 1950 à l’indignité nationale avant d’être finalement amnistié l’année suivante.

Revenu en France et installé à Meudon, il renoue avec le succès avec trois autres ouvrages formant une trilogie D’un château l’autre (1957), Nord (1960) et Rigodon (1969), publié à titre posthume.

MAUPASSANT (Guy de)

Guy de Maupassant autographe Mémoire d'encres

Mémoire d'encres - Documents signés de Guy de MAUPASSANT (1850-1893), écrivain

Écrivain du mouvement réaliste et naturaliste, Guy de Maupassant est né à Fécamp en 1850 et mort à Paris en 1893.

Après une enfance à Étretat, au bord du littoral normand, il reçoit son instruction d’un abbé et de sa mère, qui possède une vaste culture littéraire. Les parents de Guy de Maupassant déménageant souvent, il passe beaucoup de temps entre le port et la campagne, où il se lie avec les pêcheurs et les paysans des environs qui lui inspireront plus tard plusieurs de ses personnages. Cependant, il ne se consacrera à l’écriture qu’à partir de 1880.

Introduit dans le milieu littéraire par Gustave Flaubert, ami de la famille, Maupassant fréquente grâce à lui les salons littéraires, dont les mardis de Stéphane Mallarmé. Il fait également la connaissance d’Émile Zola, autour duquel sera conçue l’œuvre collective de l’école naturaliste : Les Soirées de Médan (1880) qui, outre Zola et Maupassant, réunira J.-K. Huysmans, Henry Céard, Léon Hennique et Paul Alexis. Dans ce recueil, Maupassant publie Boule de suif qui aura un succès retentissant et lui permettra d’abandonner sa carrière administrative au sein du Ministère de l’Instruction Publique pour ne se consacrer qu’à la littérature et au journalisme.

Il signe alors de nombreux articles, contes et feuilletons qui paraissent dans des journaux, tels le Gil Blas, Le Figaro ou encore l’Écho de Paris, par exemple : La Parure, La Ficelle ou Le Horla. Ses récits seront ensuite regroupés dans différents recueils, tels : La Maison Tellier (1881), Contes de la bécasse (1883), Contes du jour et de la nuit (1885).

Maupassant publiera ensuite plusieurs romans réalistes : Une Vie (1883), Bel-Ami (1885), Pierre et Jean (1888) qui feront de lui un auteur à succès et lui apporteront reconnaissance et aisance matérielle. Pour autant il ne se complaît pas dans le milieu littéraire qu’il considère trop cynique et préfère la vie paisible à Étretat.

Dans les dernières années de sa vie, le développement de la syphilis contribuera à la dégradation de ses conditions mentales et physiques. Des pulsions paranoïaques et un tempérament dépressif déjà latent le conduiront au suicide en 1892.